Mise en garde contre la méthode du Irjâ

Publié le par Abou Youssouf

Fatwa n° 21436 datée du 8/4/1421

Mise en garde contre la méthode du Irjâ et correction de la citation de cheykh Al Islam ibn Taymiya à ce sujet.
Le comité des grands savants.

                             

بسم الله الرحمن الرحيم
و به نستعين و لا حول و لا قوّة إلا بالله العلي العظيم


الحمد لله وحده والصلاة على من لا نبي بعده ..
وبعد :

Le comité de permanence de recherche scientifique et de délivrance de fatwa a prit connaissance de ce qui a été envoyé à son éminence le Mouftî général de la part d’un nombre de gens qui ont demandé la délivrance de fatwa bénéfique pour la protection de la communauté au comité des grands savants au n° 5411 datée du 7/11/1420 de l’hégire, et au n° 1026 datée du 17/2/1421, et au n° 1016 datée du 7/2/1421 et au n° 1395 datée du 8/3/1421, et au n° 1650 datée du 17/3/1421, et au n° 1893 datée du 25/3/1421, et au n° 2106 datée du 7/4/1421.

Ces demandeurs de délivrance de fatwa ont posé beaucoup de questions dont le contenu est :
«
Il est apparu ces derniers temps une pensé de irjâ sous un aspect épouvantable, et beaucoup d’écrivains la propagent et se basent sur des passages coupés de citations de paroles de Cheykh al Islâm ibn Taymiya, qui causa l’embarra de beaucoup de gens quant au sujet de ce qu’on appel « foi », lorsque les propagateurs de cette pensé essaient de sortir les actes de la nomination de la foi, et sont d’avis que celui qui délaisse tous les actes est sauvé (de l'enfer). Et cela facilite les gens à tomber dans le blâmable et dans l’idolâtrie et l’apostasie, à partir du moment où ils savent que la foi se réalise chez eux même s’ils n’accomplissent pas les obligations et ne s’écartent pas des interdictions et même s’ils ne pratiquent pas les lois de la religion, en se basant sur cette méthodologie.

Et il ne fait aucun doute que cette méthodologie est un danger pour les groupes islamiques et les affaires de la croyance et de l’adoration.

Nous espérons donc de votre excellence la démonstration de la réalité de cette méthode et de sa mauvaise influence, et la démonstration de la vérité, basé sur le Coran et la sounnah, et la correction des citation de cheykh Al Islam ibn Taymiya, afin que le musulman soit sur une science claire de sa religion, qu’Allah vous accorde le succès et guide vos pas, wa salâm ‘aleykoum wa rahmatoullahi wa barakâtouh.
»


Et après étude du comité sur la demande de délivrance de fatwa, le comité répondit ce qui suit : 
Ces paroles énoncées sont les paroles des mourji’a qui sortent les actes de la nomination de la foi, et disent : La foi est la reconnaissance du cœur ou : La reconnaissance du cœur et la prononciation de la langue uniquement. Quant aux actes, ils sont une condition de complètement de la foi uniquement, mais n’en fait pas partie. Donc pour eux, quiconque reconnaît de son cœur et prononce de sa langue est un croyant qui a une foi complète, quoi qu’il fasse comme abandon d’obligations ou comme péchés, et il mérite d’entrer au paradis même s’il n’a pas fait un seul acte de bien.

Il découle de cet égarement des implications fausses, parmi elles : la délimitation de la mécréance au démenti et à la légalisation, et il ne fait aucun doute que cette parole est fausse, égarement manifeste et s’oppose au Coran et à la sounnah, et ce sur quoi sont Ahl Sounnah wal jamâ‘a, et que cela ouvre une porte aux gens du mal et de la corruption, et la perversion de la religion, et l’absence de conformité envers les ordres et les interdictions, ni peur, ni crainte d’Allah soubhânah, nie l’aspect du jihâd dans le sentier d’Allah, d’ordonner le bien et d’interdire le mal, et égalisent le pieu avec le mauvais, l’obéissant et le désobéissant, celui qui est sur la religion d’Allah avec rectitude, et le pervers qui sort de l’obéissance des ordres de la religion et de ses interdits, pour autant que ces agissements ne le vident pas de la foi, comme il disent.

Ce pourquoi les imams de l’islam –anciens et contemporains- ont mit un grand intérêt à démontrer la fausseté de cette méthodologie, et sur ses partisans, et consacrèrent même des chapitres exclusifs pour ce sujet dans les livres de croyance, et même écrivirent des ouvrages, comme le fit cheykh Al Islam ibn Taymiya qu’Allah lui fasse miséricorde, et autre que lui.

Dans « Al ‘Aqîda al wâsityâ », cheykh Al Islam ibn Taymiya -qu’Allah lui fasse miséricorde- dit :

« Il fait partie des fondements de Ahl Sounnah que la religion et la foi sont parole et actes, paroles du cœur et de la langue, et actes du cœur de la langue et des membres, et que la foi augmente avec l’obéissance et diminue avec la désobéissance. »

Et dans le livre « Kitâb al Îmân » il dit :

« Il y a plusieurs paroles de salafs et d’imams de la sounnah dans la définition de la foi, des fois, ils disent « Parole et acte. » Et des fois ils disent « Parole, acte et intention. » Et des fois ils disent « Parole, acte, intention et suivit de la sounnah. » Et des fois ils disent « Parole de la langue, croyance du cœur et acte des membres » et tout ceci est juste. »

Il dit aussi –qu’Allah lui fasse miséricorde- :

« Les salafs ont été très fermes envers les mourji’a lorsqu’ils ont sorti les actes de la foi, et il ne fait aucun doute que leur parole, comme quoi les gens ont tous une foi égale, est parmi les plus affreuses des erreurs. Au contraire, les gens n’ont pas une reconnaissance égale, ni dans l’amour ni dans la crainte ni dans la science, mais plutôt ils se dépassent l’un l’autre dans beaucoup de points. »

Il dit aussi –qu’Allah lui fasse miséricorde- :

« Et les mourji’a se sont écarté de l’explication du livre et de la sounnah et des paroles des compagnons et de ceux qui les ont parfaitement suivit quant-au sujet de ce fondement. Ils se sont basés sur leurs propres opinions et sur leurs interprétations selon leur compréhension de la langue, et cela est la méthode des adeptes de l’hérésie. » Fin de citation.

Et parmi les preuves que les actes font partie de l’essence de la foi, et que l’augmentation et la diminution de la foi se produisent à cause d’eux il y a la parole d’Allah ta‘âlâ :
« 2. Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur. 3. Ceux qui accomplissent la prière et qui dépensent [dans le sentier d’Allah] de ce que Nous leur avons attribué. 4. Ceux-là sont, en toute vérité les croyants: à eux des degrés (élevés) auprès de leur Seigneur, ainsi qu’un pardon et une dotation généreuse. » (sourate 8 versets 2-4)

Et la parole d’Allah : « 1. Bienheureux sont certes les croyants, 2. ceux qui sont humbles dans leur prière, 3. qui se détournent des futilités, 4. qui s’acquittent de la Zakāt, 5. et qui préservent leurs sexes [de tout rapport], 6. si ce n’est qu’avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer; 7. alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs; 8. et qui veillent à la sauvegarde des dépôts confiés à eux et honorent leurs engagements, 9. et qui observent strictement leur prière. » (sourate 23)

Et la parole du messager –salla llahou ‘alayhi wa sallam- « La foi est composée d’entre 73 et 79 branches, la plus haute est de dire « lâ ilâha illa llah » et la plus basse est d’enlever du chemin ce qui l’obstrue, et la pudeur est une branche de la foi. »

Dans Kitâb Al Imân, cheykh Al Islam ibn Taymiya -qu’Allah lui fasse miséricorde- dit :

« Le fondement de la foi est dans le cœur, et c’est la parole du cœur et son acte, qui est l’acceptation et la reconnaissance, l’amour et la dévotion. Mais il est impératif que ressortent sur les membres les implications et les obligations de ce qu’il y a dans le cœur, et lorsqu’il ne pratique pas les implications et les obligations, cela indique alors l’absence ou la faiblesse de la foi. Ce pour quoi les actes apparents sont parmi les obligations de la foi contenus dans le cœur et une implication de cela, et cela est la réalisation de ce qu’il y a dans le cœur, une indication de cela est une observation de cela, et c’est une branche complète de la foi ou une partie. » Fin de citation.

Il dit également :
«
Au contraire, quiconque observe ce que disent les khawârij et les mourji’a quant-à la signification de la foi, il saura inévitablement qu’ils sont en opposition avec le messager, et il saura inévitablement que l’obéissance d’Allah et de Son messager fait partie de la finition de la foi, et qu’il ne rend pas mécréant toute personne qui commet un péché.

Et il saura aussi que si des gens avaient dit au prophète –salla llahou ‘alayhi wa sallam- : « Nous croyons en ce avec quoi tu es venu dans nos cœurs, sans en douter aucunement, et nous l’avouons de nos langues par les deux attestations, sauf que nous ne t’obéissons pas dans une moindre chose que tu nous as ordonné ou interdit, nous ne prions donc pas, ni n’accomplissons le pèlerinage, ni ne donnons l’aumône, et nous ne rendons pas le dépôt, et nous ne respectons pas nos pactes et nous ne respectons pas les liens de parenté, et nous n’accomplissons aucun acte de bien que tu nous as ordonné, et nous buvons l’alcool, et nous nous marions avec les femmes qui nous sont interdites en faisant de l’adultère publiquement, et nous tuons tous ce que nous pouvons de tes compagnons et de ta communauté et nous prenons leurs biens, et même nous te tuons toi aussi et nous te combattons du coté de tes ennemis. »
Est-il imaginable pour une personne qui possède une raison, que le prophète -salla llahou ‘alayhi wa sallam- leur aurait répondu « Vous êtes des croyants qui avez une foi parfaite, et vous faite partie des gens pour qui je ferai intercession le jour du jugement, et il y a espoir pour vous qu’aucun d’entre vous n’entre au feu ! » ?! Mais tout musulman saura inévitablement que le messager leur aurait dit « Vous êtes les gens les plus mécréants envers ce avec quoi je suis venu » et qu’il leurs aurait tranché la tête s’ils ne s’étaient pas repentis de cela.
» Fin de citation.

Il dit également :

« Quant-au terme « foi » lorsqu’il est énoncé dans le Coran et la sounnah, ce que l’on veut dire par ce terme est la même chose que le terme « bienfaisance » (birr) et le terme « piété » (taqwâ) et le terme « religion » comme nous l’avons dit précédemment, car certes le prophète –salla llahou ‘alayhi wa sallam- expliqua que la foi est composée d’entre 73 et 79 branches, la meilleure d’entre elles est de dire « lâ ilâha illa llah » et la plus basse est d’enlever du chemin ce qui l’obstrue. Donc, tout ce qu’aime Allah entre dans ce qu’on nomme « Foi » de la même manière que le mot « bienfaisance » (birr) tout cela entre dedans lorsqu’on l’énonce. De même que le mot « piété » (taqwâ) et de la même manière que le terme « La religion de l’islam », et il est également rapporté que lorsqu’on interrogea au sujet de la foi, Allah révéla le verset « La bonté pieuse (Al birr) ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant » (sourate 2 verset 177) »

Jusqu'à ce qu’Ibn Taymiya dise :

« Ce que l’on veut dire ici c’est que l’éloge de la foi ne s’affirme qu’avec les actes, et non pas sur une foi vide d’acte. » Fin de citation.

Ceci est ce que dit Cheykh Al Islam Ibn Taymiya au sujet de la foi, celui qui cite autre chose de lui à ce sujet, alors il ment sur lui.

Quant-à ce qui est venu dans le hadîth, que des gens entreront au paradis alors qu’ils n’ont jamais pratiqué une seule bonne action, ce hadîth n’est pas une généralité pour toute personne qui abandonne tous les actes alors qu’il est capable de pratiquer. Ce hadîth concerne ceux qui ont une excuse qui les empêche de pratiquer, ou autre que cela parmi les significations qui sont en accord avec les textes claires sans équivoque, et ce sur quoi les pieux prédécesseurs ont été unanimes sur ce chapitre.

Sur ce, le comité de permanence, après explication de cela, interdit et met en garde contre les polémiques au sujet des fondements de la croyance, dû à ce que cela provoque comme grand danger, et conseil vivement de revenir aux livres des pieux prédécesseurs et des imams de la religion dans ce sujet. Et il met en garde contre le fait de se référer à ce qui est en opposition à cela, aux nouveaux livres provenant de gens apprentis qui n’ont pas pris la science des gens de science et de ses références de base. Et ils ont méprisé les paroles dans ce grand fondement parmi les fondements de la croyance, et ont adopté la voie des mourji’a et l’ont injustement attribué à Ahl Sounnah wal jamâ‘a, et ont déguisé cela pour les gens, et l’ont renforcé de façon transgressive par des citation de cheykh Al Islam ibn Taymiya –qu’Allah lui fasse miséricorde- et autres imams parmi les pieux prédécesseurs par des citations amputées, avec des paroles ambiguës sans les reporter aux paroles sans équivoques, et nous leurs conseillons de craindre Allah en eux-même, et qu’ils reviennent à leur orientation et qu’ils ne brisent pas les rangs avec cette méthodologie égarée. Et le comité met également en garde les musulmans contre la vanité, et le fait de tomber dans ces groupes opposé à ce sur quoi est le groupe des musulmans de Ahl sounnah wal jamâ‘a.


Qu’Allah accorde à tous la science bénéfique et les bonnes actions, et la compréhension dans la religion.
وصلى الله على نبينا محمد وآله وصحبه أجمعين .
Le comité de permanence de recherche scientifique et de délivrance de fatwâ.

Membre : Abdallah ibn Abderrahmân Al Ghoudayân.
Membre :
Bakr ibn Abdallah Abou Zayd.
Membre : Sâlih ibn Fawzân Al Fawzân.
Le président : ‘Abdel‘Azîz ibn Abdallah ibn Mouhammad Âl Cheykh.

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